01 - Souvenir de l'étang
02 - C'étaient trois amis
03 - Jojo le tuyau
04 - Avenue de la gare
05 - Chanson pour Alain
06 - Ma France
07 - Société de consommation
08 - La fille sans non
09 - La pâche aux grenouilles
10 - Le républicain espagnol
11 - Il était une fois ma France
12 - L'ami Gaston
1 - Souvenir de l'étang
Tu te souviens de ces dimanches après-midi où j’allais chez toi
Ces dimanches d’hiver, ces soleils radieux et froids
Tu étais si jeune…
Mais quand je me rappelle
C’est avec beaucoup de nostalgie
Tu étais si belle
Belle comme ces journées ensoleillées de vie.
Tu te souviens, le bel étang, juste devant chez toi
Avec tous les cygnes, et les hérons sur les toits
C’était si bien
Mais pourquoi faut-il
Que le temps doive continuer
Pourquoi ne peut-il
Jamais s’arrêter…
Refrain
Alors, ne me demande pas pourquoi je suis parti
Je n’en sais rien, j’étais trop petit
Et nos yeux incapables de discerner le bonheur
Tout cela venait de bien trop bonne heure.
Tu te souviens de ces silences sur l’étang gelé
De ces cieux bleus qui berçaient nos promenades dans les allées
Rappelle-toi, ce n’est
Pas si loin quand même
Et quand il fallait
Se séparer, on se mentait des « je t’aime… »
Refrain
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2 - C'étaient trois amis
Ils étaient jeunes, ils étaient beaux
Sentaient le sable et le vin chauds
Cela n’effrayait pas les filles
En ces temps elles étaient gentilles
Ils étaient jeunes et ils riaient
De tout ce qui pouvait arriver
Ils se jouaient des amoureuses
Qui ne pensaient qu’à être heureuses
Ils s’amusaient, ils attendaient
Sans trop y croire, sans s’émouvoir
Jamais ne pensaient à ce qui arriverait
Un jour ou l’autre, avec nulle autre
Qu’une autre
Demain était un
Autre jour, c’est certain
Demain était un
Autre jour, c’est certain
C’est certain…
C’étaient trois amis pour la vie
Tôt le sort fatal, deux en prit
Je ne sais pas si c’était écrit
Me voici sans eux aujourd’hui
Quand j’pense à ces années insouciantes
Où les filles étaient moins distantes
Le souvenir de mes amis
Avec mélancolie me suit
On s’amusait, on attendait
Sans trop y croire, sans s’émouvoir
Jamais on n’pensait à ce qui arriverait
Un jour ou l’autre, avec nulle autre
Qu’une autre
Demain était un
Autre jour, c’est certain
Demain était un
Autre jour, c’est certain
C’est certain…
C’était ainsi et c’était bien, si bien…
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3 - Jojo le tuyau)
C’était dans les années septante, le locataire de chez ma tante
Il payait toujours sa patente, il n’était jamais dans l’attente
C’était Jojo, le beau Jojo, c’était Jojo, C’était Jojo le tuyau
Bénévole il était pompier, il était toujours bon œil bon pied
Plombier c’était son vrai métier, il dépannait tout le quartier
Sacré Jojo, c’était Jojo, c’était Jojo, C’était Jojo le tuyau
Refrain :
C’était Jojo, C’était Jojo le tuyau
Petits ou gros tuyaux, c’étaient toujours des histoires d’eau
Le jour où l’feu prit dans la gare, c’était venu sans crier gare
Jojo sortit son gros tuyau, partout il envoya de l’eau
Sacré Jojo, c’était Jojo, c’était Jojo, C’était Jojo le tuyau
C’était le chéri des ces dames, de la nymphe à la nymphomane
Il fallait toutes qu’il les dépanne, avec elles il jouait aux dames
Et pas qu’aux dames, Padam Padam, sacré Jojo, sacré Jojo le tuyau
Refrain
Toutes les filles de La Rochelle, il les faisait grimper à l’échelle
Tania, Roberte et pis Rachelle, Gisèle et même la mère Michèle
Sacré Jojo, le beau Jojo, c’était Jojo, C’était Jojo le tuyau
Refrain
Mais un jour un mari jaloux, un affreux Jojo là du coup
Lui mit une balle dans le cou, il tomba raide, mourut d’un coup
Adieu Jojo, pauvre Jojo, c’était Jojo, C’était Jojo le tuyau
Le jour de l’enterrement d’Jojo, il y avait une grande queue c’était beau
La météo avait bon dos, tous ces yeux qui pleuraient tant d’eau
Pour le Jojo, sacré Jojo, c’était Jojo, C’était Jojo le tuyau
C’était Jojo, C’était Jojo le tuyau. Adieu Jojo, adieu Jojo le tuyau
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4 - Avenue de la gare
Elle habitait Avenue de la Gare
Parmi les voyageurs d’un soir
Une rue de lilas fanés, de bonsoir
Où même les chiens ont l’œil hagard.
Nous souffrions tous à son égard
D’une inévitable passion
Nous savions, quoi que nous y fassions
N’empêcherions pas qu’elle s’égare
Parmi les visiteurs d’un soir
Qui s’en venaient, passé minuit
Voler le sommeil de notre reine de la nuit
Dans le vieil hôtel de la Gare.
Elle habitait l’avenue de la gare
Entourée d’étrangers d’un soir
Une rue de lilas fanés, de bonsoirs
Où même les chiens ont l’œil hagard.
Elle dormait à l’hôtel de la gare
Où la micheline s’arrêtait tard
Pour ramener tous les fêtards
Revenant de ville, puant le cigare.
Moi je m’souvenais de notre première fois
Où notre petite princesse du trottoir
En extase sur un arrêtoir
Un samedi soir me laissa sans voix.
Je ne fus qu’un étranger d’un soir
Qui abusa d’une jeune craintive
Qui vomissait d’une voix plaintive
Des obscénités dans cette sanglante rôtissoire.
La lune et le sang qui luisaient
Son sourire sur son visage effaré
Ils étaient sûrs de ne pas s’égarer
Désormais les platanes les y conduisaient.
Tous les étrangers d’un soir
Qui s’en venaient, passé minuit
Voler le sommeil de notre reine de la nuit
Dans le vieil hôtel de la Gare.
L’abordant je lui dis un soir
« J’ai arrêté de voyager
Je ne veux plus être un étranger,
Viens avec moi, demain on part. »
Elle me dit « Ce soir il est bien tard
Pour aller à l’hôtel de la gare
Puis ces gaillards ont l’œil hagard
Comme tous ici, ils traînent leur tare. »
On a parlé de l’Avenue de la Gare
On a parlé jusqu’à minuit
Elle a dormi dans mes bras toute la nuit
Le matin, a souri puis est partie quelque part.
Je ne suis qu’un étranger
Un étranger
Avenue de la Gare
S’en va ce soir
A tout jamais…
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5 - Chanson pour Alain
Finis les kilotonnes de câlins
Il ne reste que les miettes du festin
Lointains souvenirs lorsqu’Alain
Caresse les belles promesses du destin...
Taquin
T’as qu’un tour à faire
Descends rejeton
T’as plus d’jeton
Pour hier
Fini et bien de faire le malin
Pour que la belle à la bête se donne
Si lointain ce jour où Alain
Descend les marches et carillonne...
Taquin
T’as qu’un tour à faire
Descends rejeton
T’as plus d’jeton
Pour hier
Trop rances le goût de l’amertume
L’impression d’être floué qu’a Alain
Trop lointains pour que l’on assume
Ces moments si doux et câlins...
Taquins
T’as qu’un tour à faire
Descends rejeton
T’as plus d’jeton
Pour hier
Instrumental
Partis les aïeux dans l’espace
Mais tant de photos dans le cœur
Visites des enfants qui s’espacent
Lointain souvenir le bonheur...
Taquin
T’as qu’un tour à faire
Descends rejeton
T’as plus d’jeton
Pour hier
Dis-nous tout, toi le grand manitou
De tout en haut de ton Univers
Toi qui régis et manies tout
Y aura-t-il toujours un printemps...
Après l’hiver ?
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6 - Ma France
Refrain :
Ma France, je t’aime de toutes les couleurs
D’Europe, des îles et même d’ailleurs
Tous tes enfants unis vont chanter en chœur
Ma France, je t’aime de toutes tes couleurs
Même si jamais tu n’accueilleras toute la misère du monde
Généreuse tu te montreras et surtout pas immonde
Car tu te dois d’être exemplaire
Toi, ma France, pays d'Hugo et Voltaire
Et si la peau de tes enfants est parfois colorée
C’est que la patrie en son temps a bien su profiter
De tous les soleils des tropiques
De l’Afrique aux Amériques
Refrain
Des Celtes déjà ces émigrés, et même au-delà
Aux Romains, aux Germains, à tant d’Européens
Aux enfants de toutes nos colonies
Qui aimaient tant leur Mère-Patrie
A ceux que dans notre intérêt nous avons déplacés
Ceux qui pour toi un jour sont même tombés
Ils sont tous Français
Tous Français, par le sang versé
Refrain
Ma France, admet toute religion ou foi
Aucune n’est au-dessus des lois
Toute Eglise tolérante y a sa place
Mais de grâce ne nous voilons pas la face
Ma France, universelles sont tes valeurs
Ne donne de toi que le meilleur
Que le calme regagne ce ciel où rien ne bouge
Ma France, que ton beau drapeau bleu blanc rouge...
Refrain
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7 - Société de consommation
Refrain : Société de consommation, société de consommateurs
Je suis un consommateur
Et je vous somme de consommer
Cette société de consommation
Où la bêtise atteint des sommets Refrain
Cette société capitaliste
Est on ne peut plus matérialiste
On n’accorde de l’intérêt
Qu’à ce qui peut être possédé Refrain
Nous sommes des consommateurs
Et nous voulons consommer
Cette société de consommation
Où la bêtise dépasse des sommets Refrain
Tel le bedet devant le râtelier
Tel le goret prêt à engraisser
Nous consommons sans importance
Jusqu’à nous faire éclater la panse Refrain
Le cerveau est vide quand le ventre est plein
On nous manœuvre comme des pantins
Notre fonction dans la société
N’est autre que : ingurgiter Refrain
Allez venez vous endetter, il ne faut pas vous embêter
La paye peut bien être dépensée avant même d’être arrivée
Deux tables, dix chaises et la cuisine, la gazinière,le micro-onde
Le frigidaire, le lave-vaisselle, la hotte aspirante, la petite télé
Le canapé, le convertible, deux grands fauteuils dans le salon
Le bar abrupt, la machine à glace, le home-cinéma pour la grande télé
La chambre adulte, les chambres enfants, la salle de bain plus le bidet
Une cave sous un garage chauffé, pour autos, motos et vélos
Ne pas oublier par ailleurs taxes, impôts et autres douleurs
En en gardant pour les extras divers et bien sûr les vacances aux sports d’hiver...
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8 - La fille sans non
Il y avait une fille dans mon village
Une beauté qui avait passé l’âge
Le genre vulgaire et pas bien sage
Ouverte à tout homme de passage
Refrain :
On l’appelait la fille « sans non »
Car elle ne disait jamais non
Pour quelques verres et quelques francs
Elle s’offrait au premier venant
Son métier, le plus vieux du monde
Attira d’abord à la ronde
Les mâles en peine du quartier
Célibataires et mal mariés
Le bouche à oreille allant sans cesse
Fit grimper son petit commerce
Les hommes s’en venaient d’alentours
Attendre patiemment leur tour
Refrain
Elle atteignit la renommée
La fille « sans non », la mal nommée
Pour elle, on faisait un détour
Pour quelque bref instant d’amour
Elle avait tellement de surnoms
Qu’on ne sut jamais son vrai nom
Elle était là, tellement présente
La rue sans elle devint pesante
Refrain
Il ne fallait pas trop rêver
Cela devait bien arriver
Après des années de service
Elle fut chassée par la police
Les habitués traînaient leur peine
Partaient en priant qu’elle revienne
Mais personne jamais ne sut
Ce que la fille était devenue
Refrain
Il y avait une fille dans mon village
Une beauté qui avait passé l’âge
Le genre vulgaire et pas bien sage
Ouverte à tout homme de passage
Son sourire hante ma mémoire
Et m’a fait conter son histoire
Elle qui tôt ne connut des hommes
Que le ver qui ronge la pomme
Refrain
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9 - La pêche aux grenouilles
C’était le paradis des jeudis verts
Puis bientôt ce fut le mercredi
Moi je n’aimais que l’école buissonnière
Heureusement il y en avait moins le samedi
Et un jour de plus aux grenouilles
Et un de moins pour la maîtresse
Il est midi, la p’tite souris se grouille
Je vais encore en ramener des caisses
Refrain :
On allait à la pêche aux grenouilles
On avait de l’eau jusqu’aux g’noux
On ne revenait jamais bredouilles
On avait nos petits coins à nous
On allait à la pêche aux grenouilles
On était dans le marais fou
On ne revenait jamais bredouilles
On avait nos petits coins à nous
Mais le plus merveilleux, c’est ma mère
Quand elle dégustait mes grenouilles
Les p’tits os des cuisses nets et clairs
Moi j’m’en bardais même les genoux
Maintenant il n'y a plus coins à grenouilles
‘Y en a qu’ont tout ratiboisé
J’veux dire qu’c’est nettement moins boisé
Et ça, ça m’fait quand même mal aux g’noux
Refrain
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10 - Le républicain espagnol
Ils s’en étaient venus par milliers
Chez nous se réfugier
De l’autre côté des Pyrénées
Le pire était arrivé
Sous nos yeux complices
Sévissaient les milices
Des décennies de sévices
Où liberté et République
Ne seraient jamais ibériques
L’ennemi était passé, lui s’était enfui
De Barcelone une nuit
Son fusil au maquis l’avait suivi
Avait même libéré Paris
Il espérait bien
Qu’avec les américains
Après nos voisins italiens
Et allemands
On libérerait les catalans
Il n’en serait rien
Souvent j’ai croisé ce vieux monsieur
Errant sous d’autres cieux
Seul dans le marais avec son chien
Le regard dans le lointain
D’Espagne, ses enfants n’ont
Plus qu’un nom
Il n’en parlait presque jamais
Tard dans son chaix
Où se dressaient portrait du Che
Et drapeau rouge, jaune et violet
Le drapeau rouge, jaune et violet
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11 - Il était une fois ma France
Ça sonne comme un jour sans école
Moi je somnole
Encore un somme, les cloches m’endorment
Que le ciel me pardonne
Un homme parle, c’est le grand Charles
Comme on le nomme
Moi je crayonne un p’tit bonhomme
Sur mon album plein de pomme
Refrain :
C’était ma France, mon village
Mon clocher du Moyen âge
C’était ma France, notre France
Notre chance
Une autre France
Bienfaisante
Bienveillante
Il était une fois ma France
En photos noir et blanc, notre enfance
Ce 8 mai, on défilait
Jour du Seigneur
Sous nos couleurs, les écoliers
Chantaient peu enchantés
Public, privé, rassemblés
Autour des aînés
Toujours fâchés de la virée
Des germains d’outre-Rhin
Refrain
Des images de son enfance
On les romance
On se réveille parfois
En pensant qu’on est autrefois
C’est ce même rêve
On ne voudrait pas qu’il s’achève
Mais les cloches ne résonnent
Que dans ce songe qu’on abandonne
Qu’on abandonne.
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12 - L'ami Gaston
L’ami Gaston sur son vélo
Sur son vélo l’ami Gaston
Suivant son propre jeu de l’Oie
Distribuait des je ne sais quoi
Des mots insensés qui s’endiablent
Que notre facteur improbable
Glissait sous de méchants regards
Au maire, au curé, au hasard
Peut-être bien pour mieux qu’on l’aime
Il offrait même des totems
Hommage aux Indiens d’Amérique
Aux yeux des enfants, sympathiques
Qui aimaient ses drôles de bonhommes
Leurs parents appréciaient peu l’homme
Trop ne voyaient qu’un marginal
Les petits, le gentil génial
Tous entrent dans cette farandole
Aux couleurs primaires de l’école
Joyeux drilles de main gauche peints
L’art brut est-il bien enfantin ?
Dans le sourire de l’Anatole
‘Y a toute la joie des cours d’école
La vie, l’amour, l’humilité
La bonté et la naïveté
Tant d’œuvres parfois réalisées
Sur des éléments, qu’il disait
Picturaux de premier ordre, traduisez
Sur les plus divers des déchets
Poêle, entonnoir, huître ou caillou
Gamelle, balai, tuile, cuillère ou
Pour la maîtresse, quelle idée folle
Sur les toilettes de l’école
Combien regrettent aujourd’hui
D’avoir brûlé, jeté, détruit
Tableaux, dessins, poèmes, totems
Que tu offrais, sans merci même
Toi que le monde reconnut
Certains en tombent encore des nues
Juste à ton dernier tour de piste
Laisse-moi te dire « Salut l’Artiste »
Salut l’Artiste
Salut Gaston
Salut l’ami
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